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Euthanasie... un staff pourtant reconnu

Euthanasie... un staff pourtant reconnu

Depuis huit ans, ce couple a adopté Lena*, un staffordshire de catégorie 2. Une catégorie qui engendre forcément des obligations : détention d'un permis canin, évaluation comportementale annuelle, déclaration en mairie, port de la muselière pour les sorties... Mais pendant des années, le chien n'a jamais été en règles. S'il a bien été vacciné ou tatoué, il n'a pas été déclaré en mairie. Et les propriétaires n'ont pas de permis !

Un jour, pour la première fois en huit ans, le fils du couple a oublié de refermer la porte, laissant s'échapper le staff de la maison. Seul, sans muselière, le chien divaguait dans les rues jusqu'à ce que la fourrière intervienne. Comme le veut la loi d'ailleurs. À son retour au domicile, le couple s'aperçoit de l'erreur et appelle directement la fourrière. « Là-bas, on leur a répondu qu'il y avait un chien qui correspondait au signalement mais sans plus, explique-t-on au service juridique de l'association Brigitte Bardot à Paris. La famille s'est alors rendue sur place et a reconnu son chien, qui était à la fête d'ailleurs ».

La famille montre des photos des enfants avec Len.

Mais la fourrière n'a jamais voulu rendre le chien à la famille. Pourquoi ? Parce que le tatouage du staff est illisible. Donc impossible de confirmer son identité et son appartenance à cette famille. « Oui, sauf que nous avons ramené des photos de la famille où les enfants jouent avec le chien. C'est un animal qui est facilement identifiable avec les tâches et une excroissance de chair... » Sauf que, là aussi, le refuge refuse de libérer le chien. On parle même de l'euthanasier. Après quelques recherches, l'association Brigitte Bardot s'aperçoit qu'il s'agit d'un chien lofé. Mieux, ils retrouvent le vétérinaire qu'il l'avait tatoué huit ans auparavant pour une vérification. Mais là encore, l'association et la famille se retrouvent face au mutisme du refuge. « Ils nous disent que c'est la loi et je suis d'accord, mais il faut un peu de souplesse pour ces animaux et ces familles. Finalement, on n'a rien pu faire. Le chien a été euthanasié. »
A. J.